La deuxième hypothèse suit le pessimisme d'Hésiode, même à partir d'un tout autre récit religieux, celui du christianisme qui considère l'humanité déchue depuis le péché originel. Les êtres humains seraient devenus faibles et mauvais dans leurs désirs, ignorants de la véritable justice divine, et ne cessant de se disputer à son sujet. Il ne reviendrait qu'à Dieu de faire régner la justice. L'État reste un mal nécessaire pour assurer un ordre et une paix injustes, sa justice n'étant qu'une convention.
Parmi les différents ordres de justice, issus de l'éclatement de leur première unité dans la Cité, l'ordre moral, l'ordre politique et l'ordre juridique se trouvent dégradés dans leur prétention à réaliser une forme de justice, du fait de la déchéance de la nature humaine, insuffisante par elle-même à aimer le bien sans la grâce de Dieu. Ces trois ordres de justice humains ne valent alors qu'en ce qu'il permettent sur terre de préparer le véritable ordre de justice, alors religieux.
De ce point de vue religieux, il faut subordonner dans un rapport de moyen à fin la vie terrestre dans l’État, la Cité des hommes, à la vie de l'âme immortelle dans la Cité de Dieu, que représente sur terre l'institution de l'Église. L’État n'est plus une finalité, en tant que lieu de l'accomplissement de la vertu humaine, comme dans la Cité antique. L’État devient un simple instrument du salut terrestre de l'humanité, dont le sort se joue dans l'histoire par l'action de la providence divine.
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